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Narratif
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La classe s'acheva ; les enfants sortirent. Mme Valon arrêta Suzette,, qui s'en allait aussi, mais lentement et l'œil songeur*  : 

— A quoi pensons-nous, Suzette ? 
— A cette femme des premiers temps, Madame. 
— Ah ! tu as compris : je savais bien que tu comprendrais. Viens ! 

Elle la fit entrer dans la salle à manger. Qu'elle était propre, jolie et animée, cette salle à manger ! 

Deux jolis bébés y jouaient sous les yeux souriants de leur grand’mère, Mme Liénard. Placés en ce moment devant la fenêtre encadrée de clématite, ils semblaient couronnés de feuillage comme le petit enfant de la lecture. Le buffet, les chaises brillaient, le carreau était rouge, éclatant de netteté* . Une appétissante odeur de bonne cuisine sortait de droite. M. Valon, le mari, dont la classe venait aussi de finir, entra, sourit à la bonne grâce des choses et des gens réunis là. C'était certai-  Les deux enfants de Mme Valon, sous les yeux souriants de leur grand'mère.  nement le sourire de l'homme des vieux temps à l'aspect de sa caverne fleurie ! 

Suzette, soupira. 

— Parle, mon enfant, lui dit Mme Valon en l’emmenant dans sa chambre. 
— Oh ! Madame... chez nous... tout traîne en désordre ; il n'y a que des toiles d'araignées et de la poussière... 
— Oui, chère enfant ; en passant hier, j'ai vu, par la fenêtre ouverte, de grandes bottes pleines de boue se prélassant*  près de la soupière au milieu d'épluchures, d'escarbilles* , de brins de paille, sans compter des toiles d'araignées à prendre toutes les mouches du pays. C'est un peu pour cela que j'ai fait tout à l'heure cette lecture ; je te savais des oreilles et du cœur. Je savais également, par ce qu'on m'en a dit, l'ordre, la propreté, la gentillesse de ta pauvre maman. 

Suzette, se mit à pleurer : 

— Oui, Madame, je me rappelle bien maman... Mais papa, par bonté, me trouvant encore trop jeune, ne veut pas que je me fatigue trop. Et voilà pourquoi, 
— ajoutat-elle en souriant à travers ses larmes, — voilà pourquoi je ne me fatigue pas du tout, laissant les épluchures à terre et les araignées au plafond. Il est plus commode de laisser aller les choses que de les gouverner*. Mais certainement, Madame, je vais me mettre au ménage, car j'ai bien compris que c'est à moi à embellir notre maison, à la rendre riante, agréable, comme faisait la femme de la caverne, et comme faisait ma mère. 

Elle disait si juste, la petite Suzette, ; son visage exprimait une si bonne, si tendre résolution* que Mme Valon l'embrassa pour toute réponse. 

Heureux les bons petits esprits qui ont du cœur ! heureuse la famille où ils sont nés !

Questionnaire.

Comment Suzette, quittait-elle l'école ?
Que lui demanda Mme Valon ; que répondit l'enfant ?
Que voyait-on dans la salle à manger ?
Quelle odeur la parfumait ?
Pourquoi M. Valon souriait-il en entrant dans cette pièce ?
Pourquoi Suzette soupirait-elle ?
Quelle remarque lui dit doucement madame l'institutrice ?
Pourquoi cette dernière avait-elle choisi le sujet de la lecture ?
Que lui répondit la petite fille ?
Quelle bonne résolution prit Suzette, ?
Quels esprits, quelle famille sont heureux ?

 


DÉVELOPPEMENT DES SUJETS PROPOSÉS POUR EXERCICES.


Sciences naturelles.

Que vous a-t-on raconté des loups ?
Savez-vous une fable il est parlé de cet animal ?
Que vous rappelez-vous des ours, des chacals, des lynx ?

Exercices.

LES LOUPS. — Parmi les animaux carnassiers de nos régions, le loup est le plus redoutable. De tout temps, il a été le fléau des campagnes et la terreur des bergers ; il ressemble au chien, mais sa constitution est plus vigoureuse ; il peut, dit-on, parcourir jusqu'à 160 kilomètres dans une nuit. Lorsqu'il est tourmenté par la faim, il sort, dès le crépuscule, des bois où il s'est réfugié pendant le jour, puis se met à  rôder autour des habitations ; il pénètre même dans les villages et s'efforce de briser les clôtures des bergeries. Quand la chasse de la nuit a été infructueuse, il se jette en plein jour sur les troupeaux, et se défend avec rage contre les hommes et les chiens qui ont le courage de le poursuivre. 

Dans les contrées septentrionales, alors que des neiges abondantes couvrent le sol, les loups affamés se réunissent par bandes, et malheur aux créatures humaines qu'ils rencontrent ! Parfois ils s'acharnent à la poursuite des traîneaux, et si les chevaux, excédés de fatigue, viennent à s'abattre, les loups se jettent sur eux et les mettent en pièces comme les malheureux voyageurs. 

Ce terrible animal n'est cependant pas insensible aux bons traitements. On a connu des loups qui, élevés dans les habitations, se sont montrés aussi doux, aussi caressants et aussi fidèles que des chiens. 

est un quadrupède carnassier très velu, de haute taille, à pattes larges et munies d'ongles recourbés ; sa force est très grande et il montre beaucoup d'intelligence. Il se nourrit, de préférence, avec des racines et des fruits, et l'on a remarqué qu'il recherche le miel.On ne le trouve plus en France que dans les Alpes et les Pyrénées. L'ours blanc des régions glaciales est connu pour sa vigueur et sa férocité. 

Les chacals,, qu'on rencontre seulement dans le nord de l'Afrique, la Syrie et l'Asie centrale, sont des animaux au poil fauve et de la taille d'un chien ordinaire. Ils rôdent la nuit autour des lieux habités et font leur nourriture des cadavres abandonnés ou des débris de cuisine. 

Le Lynx est un gros chat sauvage remarquable par le pinceau de poils qui termine ses oreilles ; il a un pelage roux tacheté de brun. On le trouve encore dans les Pyrénées, dan l'Italie méridionale, en Afrique. Il se réfugie sur les arbres les plus élevés et il commet des dégâts considérables parmi les troupeaux et le gibier des campagnes. On dit que le lynx a la vue extrêmement perçante. 
 

Composition.

Décrire la chambre vous couchez, en prenant pour modèle la description de la salle à manger de  Mme Valon. 
 

Exercices.

(Voir, page 223, la Partie du Maître du COURS DE COMPOSITION FRANÇAISE (degré élémentaire et moyen), par E. LAPORTE.)

Économie domestique.

— Comment, faut-il tenir une chambre, et notamment une cuisine ? (Entrer dans quelques détails.)
— Quel aspect présente une pièce mal tenue ?

Exercices.

Dans quelque situation qu'on se trouve et quelle que soit la profession qu'on exerce, on peut toujours tenir avec ordre et propreté les chambres où l'on habite. Chaque matin, avant de commencer son travail professionnel, on procède à un nettoyage général ; on dispose ensuite les feux et l'on range les meubles et les sièges à leur place habituelle dans toutes les pièces. 

La tenue de la  exige des soins particuliers afin que rien ne puisse souiller les mets qu'on y prépare. La maîtresse de maison ou la bonne devra nettoyer chaque jour les fourneaux et les frotter à la mine de plomb. La vaisselle, les ustensiles, lavés à l'eau tiède et essuyés, auront une place particulière à l'abri de la poussière et à portée de la main. Les débris des aliments et des légumes séjourneront le moins possible dans cette pièce en raison de l'odeur désagréable qui s'en dégage. L'intérieur des placards et des meubles sera, au moins chaque semaine, épousseté et lavé ; en les frottera extérieurement, en même temps que les bancs, les planches et les sièges, de façon qu'ils présentent ce brillant, cette netteté qui charment le regard. Enfin, on dissimulera les linges et éponges en usage pour la vaisselle et l'évier. 

Une  présente un spectacle révoltant et exhale une odeur nauséabonde. Qui n'a vu, dans les villes, les chambres d'ouvriers négligents et, dans les campagnes, celles des ménagères paresseuses ? Murs, carrelage ou parquet, boiseries, sont souillés de taches noirâtres et graisseuses ; une crasse immonde salit les vitres que voilent des toiles d'araignées ; le foyer présente un amas de cendres et de débris entouré de vases ébréchés et malpropres. Tables, chaises, meubles couverts de poussière ne montrent aucune symétrie dans leur disposition : tels on les a laissés la veille, tels on les retrouve le lendemain. Et l'intérieur des placards, des tiroirs, des armoires ? quel désordre, quelle odeur fétide frappent les regards et l'odorat ! 

Disons-le bien haut : une telle habitation n'est pas digne d'êtres civilisés ni de gens qui se respectent.