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Par terre, devant l'âtre, une grosse soupière blanche à ramages rouges et verts s'étalait entre un grand chaudron noir et une paire de bottes dont les semelles avaient apporté avec elles un assez lourd morceau du chemin boueux. Tout autour, une jonchée de fétus de paille, de pampes de navets et d'autres épluchures.

Sous la crémaillère brûlait un restant de bûche ; à côté, un gros chat et un chien roux, tous deux couchés, clignaient paresseusement des yeux vers une grande table ronde, au milieu de la pièce. Des gens y mangeaient d'un plat qui, sans doute, n'était pas à la convenance des deux bêtes, car elles ne bougeaient pas.

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Il y avait là cinq convives, quatre assis, un debout. Celui-là, gamin de cinq à six ans, rose et joufflu, mangeait lentement. Ses grands yeux bleus vaguement étonnés regardaient devant lui comme cherchant quelque chose qu'ils ne trouvaient pas.

Personne, cela se voyait, ne lui avait appris à manier sa cuiller, ou bien il avait eu le temps d'oublier l'enseignement. Il la tenait à pleine main, et, d'un mouvement pataud, la plongeait dans la casserole de terre qui lui servait d'assiette. De l'autre main il y pêchait les haricots égarés parmi le pain trempé et les avalait un à un en les comptant.

Auprès de lui, deux garçons plus grands ; l'un à figure éveillée, au nez en trompette, et dont la veste bâillait largement aux coudes.

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L'autre avait bien douze ans ; son visage, un peu gâté par quelques taches de rousseur, n'en était pas moins un franc et honnête visage. Ces deux garçons-là semblaient savoir comment on tient sa cuiller. Une fillette, qui leur faisait face, la maniait encore plus joliment qu'eux. Elle avait une dizaine d'années, une physionomie*Physionomie. Les traits du visage. vive, des yeux frais, très ouverts, pleins d'affabilité. Ce n'était pas une beauté, mais bien une de ces bonnes et aimables têtes qu'on aime à voir sur les épaules d'une petite fille.

Non, il n'y avait pas à cette table une seule figure de méchant enfant. Et tant mieux ! tant mieux pour le père qui présidait le repas, et qui, à la façon pensive et lasse dont il courbait la tête, semblait avoir assez d'autres soucis en ce monde pour se passer de celui d'une mauvaise lignée.

On mangeait en silence ; le couvert à peine mis n'était pas plus engageant que l'odeur fade des légumes bouillis à la va-te-promener qui emplissait la pièce.

Questionnaire.

  • — Que voyait-on devant l’âtre ?
  • — Quels animaux se trouvaient auprès de la cheminée ?
  • — Quels étaient les convives réunis autour de la table ?
  • — Que vous souvient-il du plus jeune des enfants du fermier ?
  • — Comment mangeait-il ?
  • — Donnez quelques détails sur les deux aînés ; — sur la fillette.
  • — Pourquoi le père courbait-il la tête durant le repas ?
  • — Pourquoi chacun mangeait-il silencieusement ?

N. B. — Quoique les questions relatives au sujet de chaque leçon n'aient pas été multipliées outre mesure, il est bon d'accoutumer les enfants à faire des réponses et, plus tard, de petits exposés comprenant plusieurs propositions. Ce sera d'ailleurs une manière efficace de les préparer aux exercices de composition.

 


DÉVELOPPEMENT DES SUJETS PROPOSÉS POUR EXERCICES.


Morale.

— Que prouvait l'aspect de la chambre où la famille était réunie ?

— Qu'est-ce qu'avoir de la propreté, de l'ordre et du soin ?

— Quel est l'enfant du fermier qui est le plus à plaindre, et pourquoi ?

Excercices.

L'aspect de la chambre où la famille était réunie, prouvait que personne n'avait eu jusqu'alors la pensée de la nettoyer. En effet, le sol était couvert de débris que les enfants auraient pu enlever s'ils eussent été plus soigneux, comme le font d'ailleurs la plupart de ceux dont les parents sont retenus longtemps au dehors par leurs travaux quotidiens.

Avoir de la propreté, c'est ne laisser aucune tache, aucune souillure sur son corps, sur ses vêtements et dans la maison que l'on habite : nulle qualité ne dispose mieux les autres en notre faveur. — Avoir de l'ordre, c'est réserver une place à chaque chose et placer toujours cette chose à sa place. Dans une chambre, par exemple, les chaises seront rangées le long des murs ; la vaisselle s’alignera sur les rayons du dressoir ; les vêtements seront suspendus, l'un à côté de l'autre, dans la garde-robe ; enfin, le linge reposera sur les tablettes de l'armoire. — Avoir du soin, c'est apporter beaucoup d'attention et d'application à ce qu'on fait. Une jeune fille soigneuse n'oubliera pas de recoudre un bouton, de nouer un lacet, de surveiller le lait qu'elle met bouillir, de ponctuer ses devoirs, etc.

L'enfant du fermier qui me semble le plus à plaindre, est le bébé. A son âge, on a tant besoin de la maman ! et la sienne n’est plus auprès de lui et elle ne reviendra jamais dans la maison de famille.

Sciences naturelles.

— Comment appelle-t-on les animaux qui vivent à la maison ?

— Quels services rend le chien ?

— Quels services rend le chat ?

— Quelles sont les principales qualités du chien ?

— Quels sont les défauts du chat ?

— Nommez les principales espèces de chiens et leurs aptitudes.

Exercices.

Les animaux qui vivent à la maison et nous rendent des services, sont appelés animaux domestiques : tels sont le chien, le chat, l'âne, le cheval, le bœuf et la vache, la brebis, la chèvre.

Le chien met au service de l'homme son courage, sa force, ses talents. Il garde les troupeaux et veille à la sûreté du logis ; il seconde son maître dans la poursuite du gibier et des bêtes dangereuses ou féroces ; enfin, il n'hésite pas à exposer sa vie pour sauver celle des personnes qu'il aime.

Le chat débarrasse la maison des souris et des rats, animaux malfaisants qui mangent les grains et les provisions mises en réserve, rongent le linge, les papiers et dévastent nos jardins.

Le chien est affectueux pour son maître et les personnes de la maison ; il est tout zèle, tout ardeur, tout obéissance, plus sensible au souvenir des bienfaits qu'à celui des outrages. Il ne se rebute pas par les mauvais traitements ; il les subit, les oublie ; il n'oppose que la plainte à la main qui le frappe et la désarme par sa patience.

Le chat ne paraît jamais complètement apprivoisé ; il est rusé, vindicatif ; il aime à vivre de rapine, et, en général, s'attache moins aux personnes qu'aux lieux où il fut élevé.

Les principales espèces de chiens sont : le chien de berger, qui dirige et surveille les troupeaux ; le chien de garde, qui veille à la sûreté des habitations ; les épagneuls, les bassets, les lévriers, dressés pour la chasse ; les caniches, remarquables par leur intelligence ; les terreneuve et les chiens du Saint-Bernard, qui se dévouent pour l'homme ; enfin, les chiens d'agrément.

Civilité.

— Comment doit-on se tenir à table ?

Exercices.

Les enfants doivent être silencieux et réservés pendant les repas ; ils n'y prennent la parole que pour répondre ou demander poliment quelque chose. La civilité leur prescrit d'attendre, pour être servis, que les grandes personnes l'aient été d'abord. Ils mangeront posément, sans bruit ; ils se garderont d'appuyer les coudes sur la nappe et d'éloigner leur siège de la table. Leur vin sera toujours trempé d’eau, et ils boiront modérément. Il n'est pas de bon usage de couper son pain ; on le rompt. La viande doit être découpée seulement à mesure qu'on mange. Pour les autres détails, les enfants observeront comment agissent les personnes dont les manières indiquent une bonne éducation.

N. B. — Les gravures qui accompagnent les divers chapitres de l'ouvrage, fourniront le sujet de nombre de remarques et de questions intéressantes : peu d'exercices sont aussi profitables aux élèves pour les accoutumer à observer, à regarder et enfin à s'exprimer correctement.

Le COURS DE COMPOSITION FRANÇAISE, de M. LAPORTE, degré élémentaire et moyen (IV° série), donne, sur les exercices de composition d'après une image, des conseils très précieux. Nous renvoyons à ce traité spécial.